La Province de Liège se souvient

La Province de Liège se souvientLa Province de Liège se souvientLa Province de Liège se souvientLa Province de Liège se souvient
Comprendre et réfléchir

Gazette 3 - Comprendre et réfléchir
partager sur Twitter partager sur Facebook   Publié le 17-12-2019

Violences et massacres : une guerre totale, brutale et meurtrière

Avec la bataille des Ardennes, perçue comme le combat de la dernière chance, la Seconde Guerre mondiale atteint à nouveau les populations civiles. Durant les semaines de cet hiver tragique, nombre d'actes de violence sont commis par de jeunes soldats et mènent à des crimes de guerre du côté allemand. En peu de temps, la guerre qui semblait finie est revenue avec une violence que les populations frontalières n'avaient pas vécue jusqu'à ce moment-là. Bombardements alliés, batailles acharnées, destructions matérielles traduisent une exacerbation de la violence durant la dernière année du conflit. Elle se déchaîne contre les civils, et parfois contre des soldats alliés qui s'étaient rendus aux Allemands. C'est le chaos qui marque cette situation, avec des gens qui sont évacués et doivent quitter leurs maisons.

L'occasion de souligner le second suicide du xxe siècle que constitue la Seconde Guerre mondiale, dans la foulée de la Grande Guerre tout aussi destructrice. Pourtant, à la différence de la première, la Seconde Guerre mondiale n'a jamais suscité de controverse, ni diplomatique, ni historiographique, sur ses causes et sur les responsabilités historiques. La domination nazie sur l'Europe fut de nature profondément asymétrique. L'univers mental des décideurs nazis fut régi par deux temporalités opposées : le très long terme de la transformation du continent selon le nouvel ordre racial du Reich millénaire et le très court terme des contingences stratégiques de la conduite de la guerre.

Ainsi, si on relie le cours de la guerre d'un point de vue chronologique et par la diversité des situations géographiques, comme des lieux de batailles (la Normandie après le débarquement, l'Ardenne, par exemple), on peut résumer l'expérience de la Seconde Guerre mondiale par un bilan de son coût en vies humaines, civiles notamment…

Apparu durant le premier conflit mondial, le concept de guerre totale atteint un paroxysme entre 1939 et 1945. Cela signifie un conflit qui, au-delà des frontières, des états et des armées, concerne désormais les sociétés dans leur ensemble. Tous les acteurs constatent la dynamique nouvelle que prend un conflit dans lequel s'affrontent des armées modernes, mécanisées, dotées de moyens de destruction puissants et susceptibles de mobiliser à très grande et large échelle. Une guerre de dimension européenne, puis mondiale, à l'âge des sociétés de masse et du capitalisme industriel, des industries de guerre, ne peuvent que transformer le continent en un immense champ de bataille, en effaçant les frontières entre les lignes de front et les arrières, entre l'armée et la société, entre les combattants et les civils. Entre 1914 et 1945, la guerre totale a été la matrice de l'Europe des totalitarismes et des génocides.

Suite dans la Gazette de guerre n° 4... Télécharger l'article (pdf)

Télécharger la gazette 3 (pdf)

<- Table des matières

Page 8
25/12 Bastogne, rue de Neufchâteau
Janvier 1945. Foy, corps de civils massacrés par les waffen SS
Bastogne,troupes et véhicules américains après la bataille