La surfréquentation du vallon du Ninglinspo en question
Publié le 16-04-2021
Les étudiants du Bachelier en Agronomie - orientation environnement interrogent la problématique de la surfréquentation du Ninglinspo.
Ils se joignent ainsi aux réflexions entreprises par la commune d'Aywaille.
"La crise du coronavirus et les mesures de confinement ont induit de nouveaux comportements chez les citoyens, comme un retour à la nature vers des sites touristiques tels que la balade du Ninglinspo. Les conséquences sont multiples : un site naturel protégé en péril ?" Jean-Marc Havelange, chef de bureau au sein de l'administration communale d'Aywaille, a ainsi posé le cadre du travail des étudiantes et étudiants du Bachelier en Agronomie - orientation environnement (bloc 2) pour leur cours d' "Analyse systémique – études de cas".
Le regard d'un jeune public
Souhaitant aborder une problématique complexe de façon concrète, Gwen Delhaye, leur enseignante, avait en effet proposé à la Commune de collaborer à leurs réflexions. Une offre accueillie favorablement: "Cette initiative permettra d'apporter une nouvelle vision et bénéficier du point de vue de ce jeune public qui pourra apporter des idées différentes ou complémentaires, de conforter l'une ou l'autre solution ou d'en écarter d'autres", indique Jean-Marc Havelange.
Participant au deuxième cours, il a présenté aux étudiants le site du Ninglinspo, son histoire, ses utilisateurs ainsi que les problématiques auxquelles il fait face. Il a également évoqué avec eux les actions engagées par la Commune et les premières pistes de solution envisagées en vue de pérenniser le site avec ses spécificités et le préserver pour les générations futures, tout en le laissant accessible à tous. "Notre intention n'est pas d'interdire mais d'éduquer pour une fréquentation respectueuse."
Un succès croissant depuis 150 ans
La fréquentation du vallon du Ninglinspo et de sa balade de six kilomètres est en progression constante. Elle s'est intensifiée depuis une dizaine d'années, avec un pic important en cette période de confinement, d'interdiction des voyages à l'étranger et celle d'autres activités.
Cette surfréquentation n'est pas sans conséquences, directes et indirectes, pour le site et ses abords. Elle a, de plus, engendré des rassemblements non compatibles avec les mesures sanitaires actuelles. Face à cette situation, les autorités communales aqualiennes ont été contraintes, dès mars 2020, de limiter temporairement l'accès à ce site classé.
Une analyse systémique, une approche holistique
Comment gérer au mieux la fréquentation de cet espace naturel, le protéger tout en permettant à ses différents utilisateurs de cohabiter en toute sécurité ? En parallèle des réflexions menées par le Collège et le Conseil de la commune d'Aywaille, les étudiants vont à présent, en groupes, se pencher sur cette problématique.
Ils vont l'étudier dans sa globalité, recueillir un maximum de données (en allant sur le terrain, en réalisant des entretiens avec des personnes-ressources…), puis les synthétiser et dresser leur schéma systémique. Ils devront ensuite déceler où poser des leviers positifs afin d'améliorer la situation actuelle. Leurs propositions devront être évaluées en regard des 17 objectifs du développement durable (tels que définis par les Nations Unies) pour en apprécier les impacts.
Début mai, leur dernier cours sera consacré à la présentation des travaux et des solutions proposées en présence de Jean-Marc Havelange.
Cette collaboration, sur le mode "win-win", s'annonce fructueuse : les étudiants travaillent sur une problématique actuelle et concrète dont le fruit pourra bénéficier directement à Aywaille et à l'un de ses fleurons touristiques.
